« Un sou est un sou. Et quand il n’y en a pas… On n’investit pas. » Les mots ne sont pas de François Bayrou, mais des directeurs d’Ehpad que nous rencontrons régulièrement. C’est un fait : 80% sont déficitaires. Voici un autre fait : recourir à la télémédecine fait gagner de l’argent.
Vous avez bien lu. Pour une fois, je mets ma casquette de gestionnaire pour vous expliquer comment. Et vous propose en fin d’article un simulateur à tester vous-même. C’est parti.
Diminution des hospitalisations
Les hospitalisations, les déplacements, les risques qu’ils font courir aux résidents sont des enjeux cruciaux, largement documentés. Une hospitalisation c’est un risque secondaire majoré de chute, d’infection nosocomiale, de dénutrition, de déstabilisation psychique, de déclin cognitif, d’iatrogénie… Sans parler de la complexité du retour, aussi bien pour la personne que pour les équipes.
Et d’un point de vue économique ? Un résident hospitalisé génère une perte sèche pour l’établissement. Le tarif hébergement est dégrevé du forfait hospitalier après 3 jours d’hospitalisation. Le tarif dépendance est lui généralement déduit dès le premier jour d’absence (selon le contrat de séjour, et les règlements départementaux).
Pour un résident très dépendant (GIR 1-2, soit la majorité des profils que l’on accueille désormais en Ehpad), une hospitalisation de 10 jours, c’est donc un manque à gagner concret de près de 340 €. Rappelons que 40% des résidents passent 19 jours par an en moyenne hospitalisés : pour un établissement de 80 lits, cela représente plus de 20 000 € à l’année. En permettant un suivi continu des pathologies des résidents et en accélérant l’accès au soin, notamment de spécialités, la télémédecine agit sur les hospitalisations potentiellement évitables.

Baisse du recours à l’intérim
Après la double lame du Covid et des Fossoyeurs, la crise des vocations en Ehpad est une réalité. Les difficultés de recrutement étaient préexistantes, elles se sont accrues. Pas étonnant pour des métiers pénibles caractérisés par une forte sinistralité (le nombre de journées d’arrêt de travail est 3x supérieur à la moyenne). L’absentéisme, le turnover sont le quotidien de la gestion d’un Ehpad.
Résultat : le recours aux CDD et à l’intérim s’est multiplié. Dans les comptes, on appelle cela pudiquement « les charges de personnel extérieur ». Elles ont doublé entre 2017 et 2022, dépassant le milliard d’euros par an pour l’ensemble du secteur.
Or mettre en place un projet de télémédecine permet d’améliorer l’état de santé des résidents, de soulager le quotidien des équipes, de nourrir un projet d’établissement, de proposer aussi un horizon d’évolution professionnelle et d’augmentation des compétences. Notamment aux IDE dans le cas d’une télémédecine accompagnée. Un CDD coûte 20% plus cher qu’un CDI ; en intérim, c’est 250%… À ce niveau, fidéliser un infirmier en CDI représente une économie substantielle, de près de 5000€ par mois (hors primes). C’est aussi la possibilité de conserver les meilleurs profils.

Augmentation du taux d’occupation
De nombreux Ehpad n’ont d’autre choix que de refuser de futurs résidents qui arrivent sans médecin traitant. D’autres sont confrontés aux demandes des familles, pour lesquelles le choix de l’établissement repose sur sa capacité à fournir un suivi médical continu. Des difficultés accrues alors que même les médecins coordonnateur manquent.
Disposer d’un projet de télémédecine, c’est avoir une réponse sûre quand on en a besoin. La Permanence en médecine générale telle que la pratique TokTokDoc permet a minima de disposer d’un médecin référent. Ce service pensé pour les établissements médico-sociaux s’adresse aux résidents n’ayant plus de médecins traitant ou ne pouvant pas obtenir un rendez-vous dans un délai compatible avec leur état de santé. Concrètement, cela permet le renouvellement d’ordonnances, de prescrire les analyses de biologie, d’obtenir des prescriptions d’aides techniques…
C’est donc un argument de poids pour ne pas se retrouver à refuser de nouveaux résidents, alors que les taux d’occupation sont mis à rude épreuve. Ils ont chuté entre 2020 et 2021 et n’ont toujours pas retrouvé leur niveau de 2019. Au niveau national, il était sous les 89% début 2023. Or 1 lit de plus occupé, c’est un chiffre d’affaires supplémentaire de 23 490 € pour un Ehpad habilité à l’aide sociale, ou 35 336 € pour un Ehpad non habilité.

Augmentation du taux d’occupation
Nous avons assemblé un simulateur pour vous permettre d’évaluer ces différents impacts. Mis bout à bout, ils permettent très rapidement d’évaluer que la mise en place d’un projet de télémédecine en Ehpad est tout – sauf un coût. Contactez-nous pour en savoir plus.
À bientôt,
Dan